Etant donné qu'il y a beaucoup de fan de Naruto sur ce forum, je vous rapatrie ce topic que j'avais fait sur un autre forum, des fois que ça pourrait vous intéresser... Ok, c'est un peu long mais c'est très complet il me semble. (Que les modos ou admins déplacent ce sujet s'il n'est pas à sa place, peut-être vaut-il mieux le mettre dans la catégorie "Sports"... J'ai beaucoup hésité à vrai dire!!! XD)
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Le
ninjutsu ("
nin" = furtivité, persévérance, patience, endurance ; "
jutsu" = technique) est l'art des ninjas : les guerriers-espions du Japon féodal. De nos jours le ninjutsu est assimilé au
Bujinkan et a ses dérivés (
jinenkan, gembukan, etc...). Le Bujinkan (ou
bujinkan dôjô) est une organisation dirigée par sôke
Hatsumi Masaaki. Le dôjô principal du Bujinkan est situé à Noda, dans la périphérie de Tôkyô. L'enseignement du Bujinkan Dôjô se nomme
Bujinkan Budô Taïjutsu, c'est une compilation de 9 familles d'arts martiaux nommée
ryûha. Mais seulement 3 de ces familles se réclament du ninjutsu (
gyokushin ryû, togakure ryû et kumogakure ryû).
Le ninjutsu (ou
shinobi jutsu) désigne donc l'ensemble des techniques des ninjas, suivant les principes du
ninpô (combat à mains nues, combat armé, camouflage, explosifs, poisons, prestidigitation...). Mais le ninjutsu comporte aussi des connaissances en météorologie, astrologie, médecine et mathématiques. Certains ninjas ont conçu des digues ou exploitaient des mines. On aurait pu les qualifiés d'ingénieurs!
Le ninjutsu s'est transmis de manière secrète à quelques personnes. Mais le ninpô moderne, comme l'ancien, prône toujours les valeurs de la patience, de l'endurance, de la persévérance dans les difficultés, et donc du courage.
La 1ère apparition des
shinobi revient à la mission que remplirent 2 personnes âgées envoyées en territoire ennemi pour rapporter un peu de terre sacrée, mission commanditée par l'empereur Jimmu Tenno, dans les 1er temps d'existence du Japon.
Origines des ninjas (
ça, ça va en gonfler certains!!! mdr)
Les ninjas
Le ninpô : doctrine des ninjas
Equipement spécifique des ninjas
Les 18 disciplines ninja (Ninja Juhakkei)
Techniques de combat
Hattori HanzôLes origines des ninjasApparemment, les ninjas étaient, à l'origine, des troupes formées entre le 8ème et le 9ème siècle. Ils étaient constitués d'immigrés coréens, chinois et de
rônins vaincus, réfugiés dans les provinces d'Iga et de Kôga (actuelles préfectures de Mie et Shiga, près du Lac Biwa).
Ayant en commun le déracinement et la défaite, ils développèrent des techniques de survie et de combats d'origines diverses (Japon, Corée, Chine). Il est probable qu'ils subirent l'influence des pirates (
kaizoku) de la région de Kumano (utilisation du grappin), des
Yamabushi, ascètes vivants dans les montagnes et adeptes du
shugendô (pratiques mystiques), des moines bouddhistes ésotériques
Shingon et des
Hinin (basse classe sociale utilisée pour les tâches impures en relation avec le sang et le cuire.
A cette époque,
Makibi Kibi, ambassadeur japonais en Chine, amena au Japon les doctrines militaires chinoises, dont
L'Art de la Guerre de Sun Tzu (appélé Son Shi au Japon).
L'établissement dans ces contrées sauvages et montagneuses (sans intérêt économique et protégées des invasions) a sans doute contribué à développer un esprit d'indépendance ; l'absence de seigneur et de réticence morale à se retourner contre d'anciens alliés. Cela a aussi contribué au secret et à l'aura de mystère qui les entoure. Parmi les probables fondateurs du ninjutsu, on compte le général chinois
Ikai qui s'exila à Iga (milieu du 9ème siècle) en ramenant des techniques de combat.
Les ninjas étaient sans doute des troupes de guerriers similaires à des milices civiles (
jizamurai) dont le but était la défense de la province. Il est difficile de donner une date précise de leur apparition. Le premier document existant parle de l'utilisation de ces troupes d'Iga et Kôga et relate l'attaque d'un château d'un seigneur pour le compte d'un autre seigneur vers 1487. On sait que
Tokugawa Ieyasu eut fréquemment recours à ces mercenaires.
L'évènement le plus important fut sans doute la sanglante soumission de la province d'Iga par les troupes de
Nobunaga Oda en 1579. A partir de là, certains ninjas (nommés
onmitsu) furent utilisés par les shogun pour espionner les daimyo ; d'autres (nommés
oniwaban) pour assurer la sécurité rapprochés du shogun et la surveillance du château. La période Edo se caractérise par une relative paix entre les clans, donc les techniques de maîtrise non-armée (ou avec des armes non tranchantes) des ninjas étaient très intéressantes dans ce contexte (avec leurs capacités pour le transfert d'informations) pour en faire une sorte de police de la ville.
Les ninjasUn ninja (ou shinobi) était donc un guerrier-espion. Le terme pour désigner une femme ninja est
kunoichi.
Dans l'imaginaire des Occidentaux (et même des Japonais), on représente les ninjas comme des guerriers vêtus de noir, une cagoule masquant leur visage, accomplissant des exploits physique en combat, des accrobaties, et experts dans les techniques de dissimulation, d'empoisonnement et de diversion. Leur atout principal était leur furtivité/discrétion.
Cette image, et le terme de "ninja", sont assez récents (vers 1780). Les termes utilisés pour les désigner étaient plutôt
shinobi (ou shinobu), parfois
rappa, seppa, kagimono-hiki ou
kusa ("les herbes", technique consistant à attendre tapi dans l'herbe, avant d'attaquer les troupes après leur passage). A cause de leur situation géographique, on les appelait aussi
Iga (ou
Kôga)
no mono (hommes d'iGa/Kôga) ou
Iga (
Kôga)
shu (troupes d'Iga/Kôga).
Dans ces provinces, les ninjas n'étaient redevables d'aucune taxe et avaient leur liberté de mouvement, ils étaient inféodés et pas soumis au bushidô (comme les samouraïs) et pratiquaient donc des techniques non-othodoxes (espionnage, guerilla, embuscades, assassinats...) ; ils n'étaient pas liés aux grandes familles, celles-ci les utilisaient donc pour les basses besognes (pillages, assassinats...).
Une de leurs spécialités étaient de s'introduire de nuit dans un château (ou un camp militaire) et d'allumer un incendie pour faciliter l'assaut des troupes classiques ; ils se déguisaient pour porter les mêmes tenues que leurs victimes afin de semer la confusion.
Les ninjas, par leurs activités criminelles et leurs méthodes peu orthodoxes, étaient, eux aussi, qualifiés par le grans public de Hinin (non-humain). La caste des Hinin (péjorativement appélés "
les déchets de la société") comprenait les criminels, les mendiants, les vagabonds et autres parias de la société.
Le ninpô : la doctrine des ninjasCe terme (ou
shinobu pô) met l'accent sur l'endurance, la persévérance, la capacité d'adaptation. Ceci comprend donc les techniques de combat et de survie (dont le camouflage et les soins médicinaux), l'endurcissement du corps et de l'esprit, mais aussi la capacité à prévoir le danger et à l'éviter. Donc le ninja doit être capable de mimétisme, d'adaptabilité (souplesse mentale) et ne pas s'attacher à des formes fixes et rigides.
Contrairement aux samouraïs, le ninja ne cherche pas l'affrontement direct, il ne cherche pas à montrer son courage, mais plutôt à meber à bien sa mission, sans ressentir ni honte ni colère. Il cherche d'abord à se protéger et à protéger sa famille. On peut aussi se référer au traité de stratégie chinois
L'Art de la Guerre qui développe les techniques d'information et de désinformation :
- se renseigner sur l'ennemi
- désinformer l'ennemi
- répérer les espions ennemis et les soudoyer.
Une des 1ère phrase de ce traité de guerre est d'ailleurs "
La guerre repose sur le mensonge". Il recommande surtout de faire usage de la ruse pour éviter le combat.
Le ninja devait être furtif et secret ; il savait se déguiser pour se faire passer pour quelqu'un d'une autre classe sociale ou d'une autre région.
L'enseignement de ces techniques ne se faisaient pas en groupe (comme pour les samouraïs) mais plutôt seul à seul, à des individus uniques.
Equipement spécifique du ninjaLes ninjas utilisaient des armes et du materiel spécifique :
Jitte : sorte de dague non-tranchante et non-perforante munie d'une garde courbée vers l'avant, servant à bloquer les sabres
kaginawa : grappin
kamayari : lance à crochet
kusarigama : faucille reliée à une chaîne
metsubushi : fumée, en général produite par un mélange de poudre placée dans un oeuf évidé, servant à aveugler les adversaires
mizu gumo : chaussures flottantes munies de vessies gonflées et permettant de se tenir debout sur l'eau, pour espionner ou se défendre
ninjatô : sabre de ninja
otzu tsu : arme à feu, sorte de mortier fait dans un tronc évidé
ashiko : griffes de pied, situées sous la semelle, servant à l'escalade, à marcher sur terrain glissant ou comme arme
tegaki (ou
shuko) : sortes de griffes portées sous la paume, servant à escalader, frapper ou bloquer les sabres
kunaï : sorte de dard métallique
shuriken : étoile métallique tranchante pouvant avoir plusieurs formes différentes (3 ou 4 branches, carrées, rondes...), contrairement à l'idée reçue, ce n'est pas une arme d'attaque directe (les dégats ne sont que des coupures, et elle ne transperce pas une armure), en plus la trajectoire est assez aléatoire, c'est donc une arme de terreur pour désorienter l'ennemi (sifflement, tranchant, trajectoire circulaire)
makibishi (ou
tetsubishi) : petits clous à 4 pointes, utilisés pour couvrir une fuite, ils transperçaient les sandales des poursuivants
nunchaku : 2 bâtons en bois d'environ 15-20 cm chacun reliés par une chaîne métallique de 8 cm environ
bô : bâton servant autrefois de canne, il devint une arme redoutable
fuma shuriken : sorte de grand shuriken dépliable ou non.
Les principales armes sont des outils paysans modifiés.
Les 18 disciplines ninja (Ninja Juhakkei)D'après les membres du Bujinkan, les 18 disciplines ninja ont d'abord été décrites sur les parchemins
Togakure-Ryû et elles devinrent par la suite communes à toutes les écoles de ninjutsu.
1. Seishin-teki kyôkyô (spiritualité)
2. Taijutsu (combat sans arme)
3. Kenjutsu (combat à l'épée)
4. Bôjutsu (combat au bô ou au bâton long)
5. Shurikenjutsu (combat au shuriken)
6. Sôjutsu (combat à la lance)
7. Naginatajutsu (combat au naginata)
8. Kusarigamajutsu (combat au kurasigama)
9. Kayakujutsu (explosifs et pyrotechnie)
10. Hensôjutsu (déguisements et camouflage)
11. Shinobi-iri (techniques de vol, d'effractions et d'infiltration)
12. Bajutsu (techniques equestres)
13. Sui-ren (techniques aquatiques)
14. Bôryaku ou gunryaku (stratégie militaire)
15. Chôchô (espionnage)
16. Intonjutsu ou tonpôn ou goton ou juton (techniques d'évasion)
17. Tenmon (météorologie et projection astrale)
18. Chi-mon (géographie)
Quelques disciplines complémentaires :
Ninja ni kiai : union des énergies, du souffle (concept proche de celui développé par l'aïkido)
Yugei : musique, peinture, danse, art de la politesse et de la conversation
Torinawa jutsu : lier l'adversaire avec une corde
Kyusho jutsu : utilisation des doigts pour frapper les points vitaux
Quelques techniques de combatKoppô taijutsu : combat à mains nues utilisant les connaissances du squelette pour mieux blesser ou maîtriser l'adversaire.
Ninpô no ken : escrime (daïto : sabre long et kodachi : sabre court)
Shinobi kenjutsu : maîtrise du sabre ninja
Yari jutsu : combat à la lance
Shuriken jutsu : lancer d'objets, tranchants ou non (couteau, shuriken, senban...)
Kayaku jutsu : utilisation du feu (incendie, explosifs, armes à feu...)
Bisentô jutsu : combat à la hallebarde
Kisha jutsu : combat à cheval et tir à cheval
Fukiya jutsu : sarbacane
Jojutsu, bôjutsu, hambô jutsu, orkushaku bo jutsu : combat au bâton
Suiton jutsu : nage de combat
Shime jutsu : étranglement
Shoten jutsu : escalade
Onshin jutsu : invisibilité
Hattori HanzôIl est aussi connu sous les noms de
Masanari ou
Masahige, né en 1541 et mort en 1596, il est certainement l'un des plus célèbres ninjas japonais.
Il était le fils de
Hattori Yasunaga. Né vassal du clan Matsudaira, puis vassal du clan Tokugawa,
Hattori Hanzô se révéla un des meilleurs serviteurs de
Tokugawa Ieyasu, l'un des plus loyaux. Il mena sa 1ère bataille à 16 ans, combattit durant la bataille d'
Anegawa en 1570, puis la bataille de
Mikata-Ga-Hara en 1572, mais sa victoire la plus mémorable reste celle qui a suivi la mort de Oda Nobunaga en 1582.
A ce moment, Tokugawa Ieyasu et ses ninjas étaient postés près d'Osaka et apprirent l'assassinat d'Oda juste à temps pour s'enfuir et éviter les troupes de Akechi Mitsuhide. N'étant pas encore en sûreté, Hattori Hanzô proposa alors l'idée d'aller vers Iga où se trouvaient des hommes ralliés à sa cause. Comme prévu, les hommes d'Iga consentir à l'aider. Finalement Tokugawa Ieyasu put rentrer sain et sauf à Mikawa.
Hattori Hanzô eut pour successeur son fils
Hattori Masanari, qui fut nommé
Iwami-no-Kami et gardien du château d'Edo. La réputation de Hattori Hanzô en tant que meneur ninja commandant 200 hommes d'Iga a pris des proportions légendaires.